par Garik Hayde Ven 11 Mai - 1:21
Quête : Un indienpérial dans la ville
Les lèvres du capitaine frémirent, comme s’il s’apprêtait à répliquer. Mais il s’en abstint et baissa la tête, s’abîmant un moment dans la contemplation de sa main blessée. Lorsqu’il se redressa, l’expression de son visage s’était sensiblement modifiée : ses traits étaient à présent emprunt d’une dureté diffuse qu’on lui voyait rarement.
-Vous avez raison, nous nous mettrons à l’œuvre dès demain. Mais, pour l’heure, j’ai besoin d’un peu de repos. Je vous souhaite donc le bonsoir.
Sur ces mots, Hayde se leva et se dirigea vers la porte de sa chambre.
Il se sentait frustré. Déçu, également, tout en sachant que c’était absurde. Qu’avait-il espéré de cette réunion ? Que Selma et Kendet lui témoignent leur soutien ? Qu’ils fassent preuve d’un peu de chaleur humaine ? C’était stupide ! Un officier supérieur qui réclamerait cette attitude de la part de ses subordonnés se dirigeait tout droit vers la ruine, tant ce serait admettre sa faiblesse. Et se montrer faible, c’était perdre à coup sûr son autorité.
Il le savait parfaitement. Et ce, depuis les premiers mois de son engagement dans la marine impériale. Pourtant, en cette heure, il aurait aimé que ses compagnons comprennent à quel point cette rumeur l’avait blessé. Qu’ils comprennent que la loyauté, la fidélité, étaient l’une des choses en lesquelles Hayde croyait le plus. Il honnissait les traîtres, les déserteurs, tous ceux qui abandonnaient la cause pour laquelle ils s’étaient engagés. Et voir ainsi son propre attachement à l’Empire, qu’il avait maintes fois prouvé, être remis en cause… Cela ne pouvait pas le laisser indifférent.
Un terrible sentiment de solitude s’abattit à nouveau sur Hayde. Depuis combien de temps n’avait-il pas eu d’amis sincères, de personnes à qui se confier, de gens qui ne l’accompagnaient pas par devoir ou par intérêt ? S’il en avait jamais eu, cela remontait à sa prime jeunesse, là-bas, sur son monde natal…
Serrant les poings, l'impérial repoussa violemment ces pensées néfastes, et il tenta de se ressasir : il n’était pas l’un de ses faibles qui se laissaient aller face à l’adversité. Ce devait être la fatigue qui rendaient les choses plus difficiles. Après une bonne nuit de sommeil, tout irait mieux.
Du moins l’expérait-il.